on commence par un roman hyper connu!

C’était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d’employés. Elle n’avait pas de dot, pas d’espérances, aucun moyen d’être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l’instruction publique.

Elle fut simple, ne pouvant être parée ; mais malheureuse comme une déclassée ; car les femmes n’ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d’élégance, leur souplesse d’esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.

Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l’usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l’indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres muettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets, parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l’attention.

Quand elle s’asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d’une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d’un air enchanté : « Ah ! le bon pot-au-feu ! je ne sais rien de meilleur que cela… » elle songeait aux dîners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d’oiseaux étranges au milieu d’une forêt de féerie ; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d’une truite ou des ailes de gelinotte.

Elle n’avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n’aimait que cela ; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.

Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu’elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.



Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.

« Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi. »

Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots :

« Le ministre de l’instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l’honneur de venir passer la soirée à l’hôtel du ministère, le lundi 18 janvier. »

Au lieu d’être ravie, comme l’espérait son mari, elle jeta avec dépit l’invitation sur la table, murmurant :

« Que veux-tu que je fasse de cela?

- Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c’est une occasion, cela, une belle ! J’ai eu une peine infinie à l’obtenir. Tout le monde en veut ; c’est très recherché et on n’en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel. »

Elle le regardait d’un oeil irrité, et elle déclara avec impatience :

« Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là ? »

Il n’y avait pas songé ; il balbutia :

« Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi… »

Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche ; il bégaya :

« Qu’as-tu ? qu’as-tu ? »

Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d’une voix calme en essuyant ses joues humides :

« Rien. Seulement je n’ai pas de toilette et par conséquent je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi. »

Il était désolé. Il reprit :

« Voyons, Mathilde. Combien cela coûterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d’autres occasions, quelque chose de très simple ? »

Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu’elle pouvait demander sans s’attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.



Enfin, elle répondit en hésitant :

« Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu’avec quatre cents francs je pourrais arriver. »

Il avait un peu pâli, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s’offrir des parties de chasse, l’été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par là, le dimanche.

Il dit cependant :

« Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais tâche d’avoir une belle robe. »



Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari lui dit un soir :

« Qu’as-tu ? Voyons, tu es toute drôle depuis trois jours. »

Et elle répondit :

« Cela m’ennuie de n’avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J’aurai l’air misère, comme tout. J’aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée. »

Il reprit :

«Tu mettras des fleurs naturelles. C’est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques. »

Elle n’était point convaincue.

« Non… il n’y a rien de plus humiliant que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches. »

Mais son mari s’écria :

« Que tu es bête ! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela. »

Elle poussa un cri de joie :

« C’est vrai. Je n’y avais point pensé. »

Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse.

Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l’apporta, l’ouvrit, et dit à Mme Loisel :

« Choisis, ma chère. »



Elle vit d’abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d’un admirable travail . Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours :

« Tu n’as plus rien d’autre?

- Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire. »

Tout à coup elle découvrit, dans une boîte de satin noir, une superbe rivière de diamants, et son coeur se mit à battre d’un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l’attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante, et demeura en extase devant elle-même.

Puis, elle demanda, hésitante, pleine d’angoisse :

« Peux-tu me prêter cela, rien que cela ?

- Mais oui, certainement. »

Elle sauta au cou de son amie, l’embrassa avec emportement, puis s’enfuit avec son trésor.



Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le ministre la remarqua.

Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes.

Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s’amusaient beaucoup.

Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu’il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l’élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s’enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s’enveloppaient de riches fourrures.

Loisel la retenait :

« Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre. »

Mais elle ne l’écoutait point et descendait rapidement l’escalier. Lorsqu’ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture ; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu’ils voyaient passer de loin.

Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu’on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s’ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.

Il les ramena jusqu’à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C’était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu’il lui faudrait être au ministère à dix heures.

Elle ôta les vêtements dont elle s’était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n’avait plus sa rivière autour du cou !

Son mari, à moitié dévêtu déjà, demanda :

« Qu’est-ce que tu as ? »

Elle se tourna vers lui, affolée :

« J’ai… j’ai… je n’ai plus la rivière de Mle Forestier. »

Il se dressa, éperdu :

« Quoi !.. comment !.. Ce n’est pas possible ! »



Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.

Il demandait :

« Tu es sûre que tu l’avais encore en quittant le bal ?

- Oui, je l’ai touchée dans le vestibule du ministère.

- Mais si tu l’avais perdue dans la rue, nous l’aurions entendue tomber. Elle doit être dans le fiacre.

- Oui, C’est probable. As-tu pris le numéro ?

- Non. Et toi, tu ne l’as pas regardé ?

- Non. »

Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.

« Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas. »

Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.

Son mari rentra vers sept heures. Il n’avait rien trouvé.

Il se rendit à la préfecture de Police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soupçon d’espoir le poussait.

Elle attendit tout le jour, dans le même état d’effarement devant cet affreux désastre.

Loisel revint le soir, avec sa figure creusée, pâlie ; il n’avait rien découvert.

« Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner. »

Elle écrivit sous sa dictée.



Au bout d’une semaine, ils avaient perdu toute espérance. Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara :

« Il faut aviser à remplacer ce bijou. »

Ils prirent, le lendemain, la boîte qui l’avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres :

« Ce n’est pas moi, Madame, qui ai vendu cette rivière ; j’ai dû seulement fournir l’écrin. »

Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l’autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d’angoisse.



Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais-Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu’ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.

Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours. Et ils firent condition qu’on le reprendrait, pour trente quatre mille francs, si le premier était retrouvé avant la fin de février.

Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.

Il emprunta, demandant mille francs à l’un, cinq cents à l’autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s’il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l’avenir, par la noire misère qui allait s’abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs.

Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d’un air froissé :

« Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car je pouvais en avoir besoin. »

Elle n’ouvrit pas l’écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s’était aperçue de la substitution, qu’aurait-elle pensé ? qu’aurait-elle dit ? Ne l’aurait-elle pas prise pour une voleuse ?



Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son parti, d’ailleurs, tout d’un coup, héroïquement. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne ; on changea de logement ; on loua sous les toits une mansarde.



Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses sur les poteries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu’elle faisait sécher sur une corde ; elle descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta l’eau, s’arrêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l’épicier, chez le boucher, le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son misérable argent.

Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d’autres, obtenir du temps.

Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d’un commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.

Et cette vie dura dix ans.

Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l’usure, et l’accumulation des intérêts superposés.

Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s’asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d’autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée.

Que serait-il arrivé si elle n’avait point perdu cette parure ? Qui sait ? qui sait ? Comme la vie est singulière, changeante ! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver !



Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.



Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler ? Oui, certes. Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas ?

Elle s’approcha.

« Bonjour, Jeanne. »

L’autre ne la reconnaissait point, s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia :

« Mais… Madame !.. Je ne sais… Vous devez vous tromper.

- Non. Je suis Mathilde Loisel. »

Son amie poussa un cri.

« Oh !.. ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !..

- Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue ; et bien des misères… et cela à cause de toi !..

- De moi… Comment ça ?

- Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du ministère.

- Oui. Eh bien ?

- Eh bien, je l’ai perdue.

- Comment ! puisque tu me l’as rapportée.

- Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien… Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.

- Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ?

- Oui. Tu ne t’en étais pas aperçue, hein ? Elles ént bien pareilles. »

Et elle souriait d’une joie orgueilleuse et naïve.

Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.

« Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !.. »

晕倒

这是上文的《项链》的译文:



她属于那种漂亮,很迷人的姑娘,但仿佛是命运的错误安排却出生在一个小文书的家庭。她没有嫁妆,没有前程,没有办法与富人和地位显赫的要人相识,恋爱或结婚。她只得嫁给公共教育部的一名小文书。

她穿着朴素,因为她不可能穿得很好,但是她似乎比人们想象的还要不幸。在生活中按说她该是一个富有,美丽,体面和妩媚的女子,但她似乎感到跌进了苦海深渊。她一生中最看重这些,可她却得不到这些。她不在意身分或地位,她只在意天生丽质的自然而美,对高雅的本能感受以及犀利灵活的大脑。这些本来能使她与天下最了不起的女人不相上下。要是她能得到这些该多好。。。。。。

她很痛苦,因为她觉得生来就是享受美味佳肴,享受奢侈豪华的生活的;看到自已破落穷酸的寓所,看到屋里千疮百孔的墙壁,看到破旧的椅子和丑陋不堪的窗帘,她痛苦不堪。这一切,换上地位和她相当的妇女人是决不会意识到的,但是她会,所有这些在折磨着她,让她忿忿不平。看到那位来自布列塔尼半岛的小个子农民在干着低下的家务粗活,顿时撩起了她内心令人绝望的惆怅和狂想。她想到了墙上挂东方挂毯的前厅,高挂着大型青铜枝形吊灯;她想到了两个身材高大,穿着齐膝短裤的仆人躺的大厅装饰着绫锣绸缎,想到了精制的家具上摆设着各色各样无价的稀世古玩,想到了布置耀眼,芬香扑鼻的闺房里与知已的朋友和那朋友和那些被所有女人追逐,羡慕,渴望的著名绅士闲聊。

当她在三天没有换过台面的圆桌面前坐下来进晚餐的时候,坐着桌子对面的丈夫带着一脸陶醉的神情,说,“啊,多好的火锅!我不知道还有什么比这更好的了。”而她心里却想到的是丰盛的晚餐,闪烁的银制餐具;房间四壁布满着挂毯,上面有苦代人物,在仙境的树林中飞翔的各种奇异的鸟儿;还有用上等的盘子端上来的美味佳肴,在品尝鲜嫩的鲑鱼和鹌鹑翅的时候面带神秘的微笑倾听着恭谦有礼的耳语。

她有个朋友,是以前女修道院的同学,很有钱,可她再也不想去见她了,因为她回来后总要难过一阵子。

但是有一天晚上,她丈夫得意洋洋地回到了家里,手里拿着一只大信封。

“瞧,”她说,“给你的|”。

她没好气地撕开信封,从里面抽出一张卡来,上面还有几行字:“公共教育部部长和乔治 拉姆波诺夫人恭请劳伊泽尔先生携夫人光临1月18日星期一晚在教育部大楼里举行的晚会。”

她丈夫没有料到,她没有惊喜,而是蔑视地将请贴丢在桌上,喃喃地说,“你要我拿着这东西干什么?”

“可是,亲爱的,我以为你会高兴的。你从不出门,这是一个多好的机会。大家都想去,被邀人是经过精心筛选的,给职员发的贴子不是很多。官场上的头面人物都要参加的。

她瞪了他一眼,不耐烦地说, “你让我穿什么?”

他倒是没有想到这一点。他结结巴巴地说,“对了,你看戏时穿的那套礼服,我看就不错。”

看到妻子哭了起来,他打住了,感到心烦意乱。看到两颗硕大的泪珠从她的眼角慢慢流向嘴角,他结结巴巴地说:“怎么了,怎么了?”

但是她竭力克制自己内心的悲哀,一边擦脸上的泪水,一边平静地回答道,“没什么。我只是没有衣服,不能去参加舞会。把这张请由给你某个同事,人家的老婆穿戴比我的好。”

他绝望了。他说,“嗨,我们想想办法,玛蒂尔德。买一套合身的衣服要多少钱?买一套你在其它场合也能穿的,事儿不是挺简单的?”

她想了想盘算着,她能开多大的口才不至于当头一棒遭到拒绝,也不会招徕这位抠门的小职员的一阵惊叫。

最后,她支支吾吾地说,“我也说不准,不过我想有4千法郎就够了。”

他的脸色变得苍白因为他攒的钱正好是这个数目,他本来是用来买一支猎枪的,明年夏天他准备和几位朋友去楠特尔平原打猎,他们常在那儿打云雀。

但他却说,“那好,我给你4千法郎,去买一件漂亮的礼服。”

舞会的日子快到了,劳伊泽尔夫人似乎心情不快,焦急不安。不过她的衣服已经准备好了。有一天晚上,她丈夫对她说:“你怎么了?喂,最近3天你太异常了。”

她答道,“我真是烦死了,我没有一件珠宝,没有一颗宝石,什么也没有。我会穷酸得像个乞丐的。我真有些不想去了。”

他说,你可以戴几朵鲜花嘛。这个时节戴花是非常时尚的。花上10个法郎,可以买上两三朵漂亮的玫瑰。

“不,在那些富婆中显得一脸的穷酸相,没有比这个更丢人现眼的了。”

她丈夫突然叫了起来。“你有多傻啊!你去看看你的朋友佛勒斯蒂尔夫人,请她借你一些珠宝。你是她的要好朋友嘛。”

她也高兴地喊了一声,“对呀!我怎么没有想起来。”

第二天,她去拜望她的朋友,对她讲了自己的难处。佛勒斯蒂尔夫人听了之后,走到一组玻璃门的壁橱面前,拿回一只大珠宝盒,打开它,对劳伊泽尔夫人说,“挑吧,亲爱的。”

她先看了一些手镯,然后看了一根珠宝项链,接着又看了看一条威尼斯风格的十字形装装饰物,上面镶有金子和工艺绝妙的宝石。她在镜子面前试戴这些装饰品,迟疑不定,这些装饰物她真不愿放手,不愿放回去。她不停地问,“你还有吗?”

“有啊。瞧,我不知道你喜欢什么样的?”

忽然,她在一只黑色缎面匣子里发现了一条精美的钻石项链,膨胀的欲望使她的心开始砰砰直跳。她用颤抖的双手拿起项链,围着脖子上,戴在了她高领礼服外面。她看着镜子中的自己沉浸在心醉神迷之中。

然后她迟疑了一下,非常痛苦地问,“能借给我这个吗,我只借这个?”

“当然可以。”

她高兴地扑向她的朋友,搂着她的脖子,热情地吻了然后带上她的宝贝飞快地离开了。

舞会的日子终于到了。劳伊泽尔夫人在舞会上出尽了风头。晚会女宾中上数她最漂亮;她高雅端庄、笑容可掬、楚楚动人,她开心得发狂。所有的男宾看着她,打听她的名字,期待介绍自己内阁所有官员都争相和她跳华尔兹舞,甚至部长本人也不例外。

她充满激情地跳着,陶醉在欢乐之中。此时她忘却了令她得意的美貌,而是沉浸在成功的荣耀之中,飘逸在幸福的云层里,这种幸福就是众人羡慕的眼光、那些被唤起的欲望,那种甜蜜的彻底胜利感。这是她最辉煌的时刻。

到凌晨4点左右她才离开。她的丈夫午夜后一直在一间闲置的小房间里睡觉,和他一起的还有3位先生,他们的妻子也在快活地玩着。他给妻子披上他以前给她买的外套,那寒酸样与高雅的晚会礼服形成鲜明对比。她感受到了这一点,她想悄悄地溜走,生怕别的女人看见;她们身上裹着的都是昂贵的貂皮大衣。

劳伊泽尔拉住了她。

“等一会儿。到外面你会着凉的。我去叫辆出租马车。”

但她没有听他的,而是匆匆地下了楼梯。他们到了马路上却看不到马车,于是开始找。他们看到了远处有马车走过,马上紧追在后面喊叫。



他们绝望地向塞纳河方向走去,浑身冻得发抖。最后他们终于拦到一辆出租车,那破旧的样子好像这样的车只能拉穷人。

马车将他们带到了马狄尔大街。他们又一次心情惆怅地登着回家的台阶。对她来说,一切结束了,而他没有忘记,明天十点他还得去部里上班。

她脱掉了裹在肩膀上的围巾,站在镜子面前,又欣赏起自己风采来。突然她惊叫了一声。她脖子上的项链不见了。

她丈夫衣服刚脱了一半,忙问:“你怎么了?”

她发疯地转过身,“我。。。我。。。丢了佛勒斯蒂尔夫人的项链!”

他赶紧起身,不知所措。“什么!怎么丢的?这不可能!”

他们找了礼服的褶缝,斗篷的褶缝,她的口袋,到处都找遍了,都没能找到。

他问,“你肯定离开舞会的时候还戴着它吗?”

“是的,我在大夏门廊里的时候还摸过它。”

“可要是在大街上丢掉,我们会听见它掉下来的。一定丢在了出租车上了。”

“是的,很可能。你有没有记住车号?”

“没有。你呢,有没有注意?”

“没有。”

他们面面相觑,呆若木鸡。最后劳伊泽尔穿上了衣服。

“我步行回去,”他说,“我再走一遍我们走过的路,看能否找到。”

他出去了。她穿着舞会礼服坐在一张椅子上等着,六神无主,连上床的力气也没有了,此该她没有了一丝激情,脑子里一片空白。

大概到了7点,她丈夫空手而归。

他到警察局报案,到报社悬赏,到出租车公司打听。能去的地方他们都支了,实际上,哪怕有一点渺茫的希望的地方他都去过了。

她等了一整天,心里一直悬着这可怕的不幸。

劳伊泽尔夜里回来了。他双颊凸陷,脸色苍白又是两手空空。

“你得写信给你的朋友,”他说,“告诉她你弄坏了项链搭扣,正在请人修。这样外我们可以赢得时间去找。”

在他的口授下,她执笔写信。

一个星期后所有的希望都破灭了。劳伊泽尔老了5岁,他说,“我们得考虑怎么填补那装饰品。”

第二天,他们捧着项链盒,按照盒子里的名字去找珠宝商。珠宝商查了他的账本。

“夫人,那条项链不是我卖的,我一定只是提供了盒子。”

他们跑了一家又一家的珠宝店,寻找与丢失的那条一模一样的项链,他们回忆着项链的模样,两人心情沉重,一肚子的懊悔和苦水。

在皇宫大街上的一家珠宝店里,他们发现一条珠宝链子,似乎很像他们要找的那一条,商店开价4万法郎,不过出3万6千就可以成交。

于是他们恳求珠宝商3天内不要卖出。他们谈好了条件,如果他们在2月底之前找到了他们丢失的那一条链子,珠宝商能以3万4千法郎买回。

劳伊泽尔手上有1万8千法郎,是他父亲留给他的。剩下的他得去借。

他的确借了,他向这个人借1千,向那个借5千,这儿借上5个金路易,那儿借上3个金路易。









他还借了几笔大贷款。下半生,他得在庸碌无为中度过。他心中非常害怕,他知道劳苦还在后头,他难脱永无天日的苦海。带着这种心情,他来到珠宝店,将3万6千法郎一股脑地放在柜台上,买下了那条新项链。劳伊泽尔夫人送还项链的时候,佛勒斯蒂尔夫人冷冷地对她说,“你该早些还给我,我说不定要用它。”

她没有打开盒子,她的朋友劳伊泽尔夫人就怕这个。如果她看出是替代品,她会怎么想?她会说些什么?她会不会认为劳伊泽尔夫人是个贼?

劳伊泽尔夫人现在尝到了知道当穷人是多么可怕。然而她勇敢地挑起了自己该承受的担子。她得偿还那可怕的债务,她会还上的。劳伊泽尔夫妇辞退了仆人,从舒适的公寓搬到了项层像阁楼一样的套房。

她慢慢地明白了什么是繁重的家务,渐渐熟悉了厨房里可恶的杂务。她自己动手刷盘子,锅盘里的油污毁了她漂亮的指甲。她洗肮脏的亚麻织品、衬衣、洗碟布,将它们晾在一根费绳子上。每天早晨,她将垃圾送到楼下大街上,然后拎水上楼。她每上一节楼梯都要停下来喘口气。她衣衫褴褛,像个大传真上的穷家女子。她挎着篮子去杂货店、肉铺、水果摊、扯着嗓门和店主、商贩讨价还价,捍卫着她不得不花在食物上的每个铜板。

每个月,他们得还一些旧债,还不上的还得续借,再欠新债。

她丈夫晚上做簿记员,深夜替人抄写手稿,一页5个苏。

这种日子持续了十年。

十年后他们还清了所有的债务,还清了贷款本金和可怕的利息。

劳伊泽尔夫人此时看上去显得苍老。她俨然是一个穷家的家庭主妇—壮实,刻清,泼辣。她头发蓬乱,衣衫不整,双手通红。她一边大声产话,一边用水哗哗地冲洗着地板。但不过丈夫去上班的时候,她有里会坐在窗前,回忆着很久前的那个愉愉的夜晚,想起了那天晚上的舞会,那天晚上她是多么漂亮!

要是她没有丢失那条项链,那会是什么结果呢?谁知道?谁知道生活是多么荒诞和变幻莫测!一件小事对我们的得失影响有多么大!

可是星期天,就在一周的劳累后她想放松一下自己,去香榭丽舍大街散步的时候,她突然看到了一个牵着孩子的妇女。是佛勒斯蒂尔夫人,她依然那么年轻,还是那么漂亮,还是那么迷人。

劳伊泽尔夫人有些激动。她要不要上去和她说几句话?当然既然她已经还清俩债务,她干吗不把真相告诉她?

她走了上去。

“日安,伊安娜。”

对这个普通的家庭妇女随便地称呼自己,听话人感到惊诧,她根本没有认出她来,而是结巴巴地说,“可是。。。。。。夫人。。。。!我。。。。。我不认识。。。。。。。您一定搞错了。”

“我没有搞错。我是玛蒂尔德-劳伊泽尔。”

她的朋友惊叫了一声。

“哦,我可怜的玛蒂尔德!你怎么变化这么大!‘”

“是啊,自我上次见过您,我们已多年没见过面,这些年我的日子过得很艰难,多么可怕的日子。。。。。。都是为了您。”

“因为我?这怎么会叫?”

“您还记得为了参加部长的舞会,您借给我戴的那条钻石项链吗?”

“记得,怎么啦?”

“咳,我把它弄丢了。”

“你在说什么呀?你后来还了呀。”

“我还给您的是另一条,很像您的。为了这条项链,我们还债还了十年。你能理解这对我们可不容易呀,我们当时可是一无所有。总算结束了,我现在很快活。”

佛勒斯蒂尔夫人愣住了。”

“你是说为了还我那条你买了一条钻石项链?”

“是的,那么您从没有在意过!它们很像。”

她开心地笑了起来,这欢笑中同时透着自豪和天真。

佛勒斯蒂尔夫人非常感动,一把拉着她的双手。

“啊,我可怜的玛蒂尔德!我那项链是人造钻石的,至多值5百法郎!”

PhoenixSylvie 没有按我原文翻译吧


于 2005-05-03 22:21, anonym 写:

呃,楼主的问题是什么?


对,我也想搞清楚楼主发这篇东西的目的是什么挖?



这篇文章当然是完全按照你上面的原文译的,虽然是经过了英文的转译(把"卢瓦泽尔"读成"劳伊泽尔",说明这个转译者对法文一窍不通,但转译后得到的文章内容还是完全符合原文的)~不过当然不是我译的,因为我没有这么多闲暇的时间翻译这么一大堆.



你说哪句话不是按照你的原文译的?能找出来吗?好象没有吧~